lundi 2 décembre 2013

Photosynthèse, cycle de l'azote, pic de nitrite : quels rapports?

En aquariophilie, et surtout pour les débutants en aquarium, certaines questions sont récurrentes concernant certains sujets comme la photosynthèse des plantes, algues et coraux, mais aussi le cycle de l'azote et les bactéries de démarrage d'aquarium, ou encore comment connaître le "fameux" pic de nitrites NO2. On a beau répéter ces notions de base une énième fois dans tous les forums aquariophiles, on a l'impression que cela ne rentre pas.

Les processus de la photosynthèse

La présence de dioxygène, de gaz carbonique, etc., sont des éléments indispensables à la vie des organismes photosynthétiques. Dans le cycle de l'azote, ces éléments vont aussi jour un rôle, parfois annexe, mais toujours obligatoire et indispensable. Les nitrites NO2 étant directement concernés par le cycle de l'azote, la détection du pic de démarrage d'un aquarium est primordial pour savoir quand accueillir des vertébrés comme les poissons. Et en cela, la photosynthèse amène ses atouts : en favorisant le développement des végétaux (plantes et algues), y compris les zooxanthelles des coraux, elle favorise tout autant l'adsorption de composés azotés comme les nitrites; on parle alors dénitrification anaérobie hétérotrophe par réduction assimilatrice.

Si cela semble bien compliqué, c'est qu'un petit biotope, un petit écosystème comme un aquarium n'est pas si simple que cela : quand on choisit un chien ou un chat, on sait à peu près quels sont leurs besoins car ils ne sont pas si différent que cela de l'Homme. Mais un poisson ou une plante, ça n'a plus rien à voir avec un mammifère! Leurs besoins sont différents, l'environnement (l'eau) est différent : prenons-les en compte, et apprenons à les connaître, puis à les maîtriser.

lundi 22 juillet 2013

Le poisson de fond Blobfish à visage humain

Certaines espèces de poissons, non rencontrées en aquarium mais dans le fond des océans, comme le Blobfish de l'espèce Psychrolutes marcidus dans le genre taxonomique des Psychrolutes est extrêmement remarqué lors de captures par les chalutiers vers les côtes ouest-australiennes à cause de son aspect, à la fois hideux et passionnant, que donne cette espèce lorsqu'on le maintien dans certaines positions.

Tête d'un blobfish Psychrolutes marcidus
En effet, le Blobfish (ou blobfishes au pluriel?) Psychrolutes marcidus est un poisson de grand fond, présent vers 1000 mètres de profondeur, comme est également présent un autre poisson de grande profondeur, le flétan, mais dans une autre partie du monde. Ce poisson de fond est tout simplement extraordinaire : malgré un squelette osseux (c'est un poisson osseux), sa chair ressemble à une sorte de gélatine sans grande consistance. Cette mollesse lui permet de vivre sans mouvement au fond des océans.

Malheureusement, son origine géographique, l'Ouest de l'Australie, lui octroie un habitat très fréquenté par les chaluts, surtout pour le chalutage de fond! Sans être particulièrement visé par la pêche, les blobfishs sont pêchés comme prise accessoire : la remontée au niveau de la surface les tue. Il est ainsi possible qu'ils finissent par être menacés même si aucun organisme officiel de protection des espèces (Cites, UICN) ne l'a inscrit en danger.

Toutefois, cette étonnante ressemblance avec un visage humain ou un nasique a été exploitée au cinéma dans le film "Men In Black III" et dans le dessin animé "Samy 2".

dimanche 30 juin 2013

Quelques Apistogrammas dignes d'être connus

Certains poissons d'aquarium requièrent volontiers une description sur un blog d'aquariophilie, et les membres du genre Apistogramma sont d'excellents candidats à des petits billets. Rappelons que ces poissons d'Amérique du Sud restent de taille tout à fait modeste pour la plupart, au point l'intégralité du genre prend l'appellation de cichlidés nains.

Apistogramma nijsseni présente une femelle bien différente du mâle

Ces cichlidés nains du Nord de l'Amérique du Sud ont, outre l'avantage de rester petits, pour particularité de présenter des couleurs tout à fait attirantes. A cela s'ajoute que ces poissons d'eau douce sont très nombreux, au point que le système de numérotation DATZ leur a attribué la lettre A pour les dénombrer. Si bien que de nouvelles espèces sont régulièrement décrites, comme, par exemple, le récent Apistogramma paulmuelleri, une jolie espèce du Pérou.

Ce pays fait d'ailleurs l'objet de toutes les attentions des ichtyologistes avec des espèces aussi populaires qu'Apistogramma nijsseni dont la coloration de la femelle est assez impressionnante lors de la période de reproduction. D'autres, moins connu comme le méconnu Apistogramma geisleri, sont décrits sous plusieurs numéros, A58 et A61 pour cette dernière espèce, en raison du polychromisme dont ils font preuve et pouvant porter à confusion lors de leur identification.

Mais il est judicieux de parler d'une espèce en train de monter dans le cœur des aquariophiles avec Apistogramma baenschi! Ce superbe petit cichlidé nain du Pérou a les avantage A. nijsseni tout en offrant un mâle assez bien coloré, les paires ayant des couleurs très différentes.

Toutes les espèces d'Apistogramma sont des microprédateurs d'invertébrés benthiques mais leurs principales proies sont constituées de larves d'insectes et d'alevins d'autres poissons.

mardi 30 avril 2013

Les crevettes anchialines de Hawaï

Hawaï accueille huit espèces de crevettes anchialines. Toutes sont rouges, toutes vivent dans des trous d'eau anchialins en bord de mer et toutes survivent sous terre, en milieu cavernicole.

La crevettes anchialine la plus commune, qu'on trouve seulement dans l'archipel de Hawaï, est "Opae Ula", Halocaridina rubra, la seule espèce à avoir un nom vernaculaire locale, et même en français, on l'appelle la crevette rouge hawaïenne. Ce sont les petites crevettes rouges achetées dans des bocaux de verre scellés, les "Ecosphères".

Crevette rouge Holocaridina rubra
Crevette rouge Holocaridina rubra de Hawaï


La seconde espèce d'Halocaridina, appelée Helocaridina palahemo, vit dans un seule étang (ou trou d'eau) sur la principale grande île de l'archipel. Les biologistes n'ont pas revu cette espèce dans les plus récentes recherches, mais cela ne prouve pas forcément l'extinction de l'espèce. Des spécimens pourraient être en plein essor dans des fissures profondes et souterraines, non visibles.

Parmi les six autres espèces de crevettes anchialines qui vivent à Hawaï, les quatre suivantes sont endémiques :
  • Metabetaeus lohena, 2,5 cm, mange Opae ula. Cette crevette a été une fois trouvée dans les trous d'eau sur Oahu, Maui et Hawaï mais elle est maintenant rare dans les trois îles.
  • Palaemonella burnsi, 0,6 cm, vit dans trois étangs Maui à l'intérieur de réserves de l'Etat, et un à Big Island Pond.
  • Procaris Hawaiiana, 2,5 cm, se trouve dans deux étangs à Maui et l'autre sur la grande île.
  • Vetericaris chaceorum, 5 cm, a été vu dans un seul étang de la grande île, dans une tube de lave de 45 m de profondeur et 320 m de long.
Les deux espèces de crevettes restantes à Hawaï se trouvent également dans d'autres parties du monde.

Antecaridina lauensis, 1,4 cm, vit dans deux trous d'eau à Maui et deux sur la grande île. On la trouve aussi dans les étangs anchialins de Fidji, du Mozambique, de l'Arabie saoudite et du Japon.

Notre autre crevette international, Calliasmata pholidotes, est une crevette aveugle vu dans sept cavernes sur Maui et Big Island. Cette espèce vit aussi dans l'atoll de Tuvalu Funafuti et dans le sud de la péninsule égyptienne du Sinaï.

Personne ne sait comment ces deux espèces de crevettes se sont déplacées jusqu'à Hawaï. Une théorie est que l'histoire géologique ancienne, ces crevettes étaient océaniques, et la formation des continents les a séparées.

Les chercheurs supposent également que les bassins anchialins pourraient ne pas être indispensables à la survie de ces crevettes, dont leur vraie "patrie" est souterraine. Si oui, que de bonnes nouvelles, parce que les humains ont détruit 90% des étangs anchialins d'Hawaï!

mardi 9 avril 2013

Des nudibranches glauques mangent des physalies

Certains animaux aquatiques très particuliers comme les Glauques ou très précisément du genre Glaucus, pourtant très petits, et surtout parfaitement charmants visuellement, affublés de noms communs comme hirondelle de mer ou dragon bleu, sont des prédateurs des invertébrés très dangereux comme les physalies. Ces petits invertébrés sont les deux espèces Glaucus atlanticus et Glaucus marginatus.

les deux nudibranches Glaucus atlanticus et Glaucus marginatus ensembles
Ces animaux fascinent par leur couleurs mais aussi et surtout par leur forme qui n'a rien à envier aux idées morphologiques de certains dessinateurs de monstres. D'ailleurs, le plus grand des deux est appelé couramment le dragon bleu, mais qu'on ne s'y trompe pas, le dragon bleu ne dépasse pas 5 cm de long!

La consommation directe des tentacules des physalies, fortement venimeuses, leur offre la même protection que pour ces dernières et les nudibranches deviennent elles-mêmes immangeables par la plupart des prédateurs en raison de leur toxicité extrême.

La science-fiction n'a qu'à bien se tenir, la nature a déjà inventé la plupart des bizarreries.