mercredi 1 décembre 2010

Les bioplastiques au secours des aquariums récifaux

Si les aquariums d'eau de mer contenant des coraux, qu'on nomme populairement un aquarium récifal, ont bien des ennemis, certains composés organo-chimiques sont finalement les plus fréquents! En effet, il est rare qu'une pieuvre ou une méduse se glisse frauduleusement et à l'insu de l'amateur récifaliste dans son aquarium : l'animal serait vite repéré ou, même plus probablement, ne survivrait pas longtemps.

Deux composés sont bien connus comme génants en aquarium récifal : les phosphates et les nitrates. On sait grosso-modo comment les combattre, éviter leur accumulation, les réduire, bref, les gérer. Mais passer du stade de la connaissance théorique au stade pratique dans son propre aquarium tourne généralement à la faillite!

L'industrie aquariophilie ne pouvait pas se résoudre à nous laisser en plan, devant nos plantations de coraux en péril (pire qu'avec le réchauffement climatique parfois) et selon la loi du minimum qui comble tout trou béant avec un petit rien, les professionnels nous proposent ... du plastique! Non, mais, sans rire, sont tombés sur la tête ceux-là??? Qu'est-ce qu'on va faire de plastique dans nos aquariums aux couleurs chatoyantes?

Et bien, si! Les plastiques débarquent, et comme la mode est au bio, ce sont des bioplastiques... oui, oui. Mais finalement, en farfouillant le substrat (heu, non, en cherchant un peu), on se rend compte que le bioplastique est bel et un bien un plastique d'origine biologique. A vrai dire, il n'y a pas plus biologique que ces bioplastiques : ils sont fabriqués par des bactéries. Et comme pour l'instant, les bactéries restent des organismes biologiques naturels, on peut admettre que les bioplastiques sont véritablement bio. je vous passe la phase de fabrication biophysique de ces PHA (le nom diabolique de ce bioplastique est polyhydroxyalkanoate ! gloups!) pour en arriver à la conclusion.

Voici donc les biopellets qui débarquent au sein de réacteurs (bah, c'est juste un bout de tuyau fermé au deux extrémités et dans lequel on met des trucs et bidules qui ont besoin d'être en mouvement dans l'eau). Ceux-ci, du nom commercial de "NP BioPellets", font rapidement le buzz dans le cercle fermé (peut-on parler d'écosystème captif -expression "chère" au rédac chef de la revue Zebrasomag- dans ce cas?) des récifalistes. Et v'là t'y pas qu'un jeune français vient semer un éclair de pureté en présentant le produit appelé Ecostick Purety. Paraît que c'est la même chose, mais pas tout à fait... Paraît même que ce produit va sortir dans les magasins... Ben ouaips, je veux bien. Mais quand? N'est-ce pas un suicide commercial que de parler d'un produit, en réalisant une sorte d'apologie de la méthode avant la disponibilité de ce dernier alors que le concurrent direct est lui, bel et bien, dispo un peu partout? Je dois avouer, qu'en terme de méthode, je ne comprends pas bien cette démarche anti-commerciale au possible!

Il sera temps de faire un "compar-à-tif", sans se prendre les cheuveux, lorsque ce dernier bioplastique prendra siège dans nos réacteurs à lit fluidisé (bah, quoi, c'est bôôô la science).

C'est juste un billet d'humeur pour exprimer qu'on évite de parler d'un produit commercial en faisant directement l'apologie du concurrent...